#DesignThinking
L’interface, ce n’est pas une science, c’est une mode, avec ses changements, ses cycles et ses allers/retours.
Et comme la mode, ce n’est ni superficiel ni le produit d’une préoccupation futile, mais le reflet d’une époque et de sa pensée.
L’avènement du menu.
Au commencement, était le lien hyper-texte. Fascinés par ce fait initial du web, vos ancêtres ont construit des interfaces à bases de textes cliquables. Et pour s’y retrouver, tout était récapitulé dans une sorte de sommaire, plutôt semblable à celui d’un livre : le menu. Petite liste toute simple de ce qu’on allait trouver dans le site. Logique.
Décompte des variations du menu : très long et exhaustifs (jusqu’au mega-menu), très courts (le célèbre « vous êtes … / vous êtes … » ) Le temps passe et la bande passante augmente, permettant icônes, couleurs, différents niveaux et sous-niveaux.
Rien de fou, le sommaire de votre magazine préféré se permettait déjà ce genre d’enrichissements.
La révolution.
Ça commence par les applications, à cause de la petite taille de l’écran, de l’extrême économie qu’elle impose : y mettre un vrai menu, « ça rentre pas ». A la place, un bouton pour y accéder, le fameux hamburger (3 traits superposés, dont Facebook sera l’un des 1ers exemples de diffusion à grande échelle).
Soit dit en passant, chez AUplaisir, on reste farouchement opposés à cette solution : on ne voit vraiment pas quel cas de force majeure interdirait de loger un menu dans un coin de l’ordi (aussi petit soit-il, il sera toujours plus pratique que les 2 clics successifs du hamburger !) …Mais allez donc lutter contre une époque, et sa pensée !
En effet, selon nous, la disparition du menu se justifie dans des cas bien précis :
– en mobile et tablette, c’est entendu (c’est fait pour ça).
– quand la plupart des utilisateurs viennent pour un service bien identifié, il sera plus simple de passer par les modules en cœur de page (par exemple le nouveau site voyages-sncf -2016-).
– si le site fait référence à l’esthétique des applications payantes, afin de légitimer la monétisation de son contenu (par exemple les échos, dès 2012 !)
Pourquoi se passer de menu ?
Au final, l’ère du burger a quand même ses avantages, en permettant d’aller au-delà du menu : au diable les sommaires, froids et si mal accueillants ! Place à une navigation moins arborescente, avec des appels au clic en cœur de page, place aux histoires et aux contenus.
Au restaurant, vous ne préféreriez pas jeter un œil en cuisine, humer une assiette ou goûter un fond-de-sauce, plutôt que de consulter la liste des plats sous feuilles plastiques ?
Le menu arborescent reste généralement accessible quelque part : très utile aux experts, à ceux qui cherchent une info précise. Pour tout les autres, moins avertis ou plus pressés, la navigation en cœur de page offre une bien meilleure expérience : elle demande moins d’effort à l’utilisateur, elle permet des interfaces narratives, soit un dialogue entre l’utilisateur et le contenu, des rebonds, des aides et des infos pertinentes car contextuelles.
Mais c’est vrai qu’il faut faire des choix, des contenus organisés clairement et une solide réflexion sur les parcours utilisateurs… pas toujours à la portée de tout le monde !