Jeudi midi. C’était prévu jeudi 11h, mais le client était en rendez-vous avec Yves.
A la façon dont c’est dit, on comprend que c’est un grand honneur d’attendre pendant une heure quelqu’un qui a vu Yves (peut-être touchera-t-on un poil de Yves en serrant la main du client ?).
CLIENT : « Nous souhaitons une mise en ligne avant fin juin, car nous avons cet événement à Paris qui est très important pour nous. Mon assistante suivra le travail et nous ferons un point ensemble quand ce sera nécessaire pour validation. »
Oops, fin juin ? A la fois, je comprends leur besoin, il est logique, et ça a l’air important pour eux. Je retiens ma grimace et je choisis de rebondir sur l’organisation ; ils pourraient juger eux-même que ce délai est intenable… on est pas à l’abri d’un coup de chance !
MOI : « Justement, notre travail s’organise autours des étapes de validations suivantes : conception, création et production. »
Je sens bien qu’il hésite… tous ces mots en -tion, peut-être ? Reprenons :
MOI : « La conception, c’est une réflexion autours du contenu et de l’organisation de votre site web. Elle se traduit par un schéma des pages de votre site. Nous avons besoin de décrire précisément le contenu de chaque page avant d’engager la suite. L’étape suivante, c’est la création, et c’est vraiment au cœur de notre métier : il s’agit de choisir la direction artistique et de valider le graphisme, les aspects visuels. »
CLIENT : « Très bien, très bien, c’est votre boulot de toute façon, vous verrez tout ça avec mon assistante. »
MOI : « Super. Parfait. Simplement j’attire votre attention sur le fait que le budget tel que nous l’avons prévu demande un travail progressif. C’est-à-dire qu’on ne revient pas sur la structure – définie en conception – une fois qu’elle est validée. »
Silence. Le mot « budget » peut être ?
CLIENT : « Bon, voyons-nous le 27 pour valider la première phase. »
MOI : « Génial. »
Et hop. Le délai reste serré, mais au moins, on est tous dans le même bateau.
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Résumons. Le bon client consacrera du temps à son projet. S’il ne le fait pas, il acceptera de consacrer du budget à son prestataire, qui pourra faire le travail sans lui, au risque de se tromper un certain nombre de fois.