Un plan ne se déroule jamais sans accroc, n’en déplaise à John Hannibal Smith.
Le monde des idées, même s’il est propulsé par les esprits le plus brillants n’est pas réel. Ces idées vivent plus ou moins bien la confrontation à la réalité. Nous le savons tous, chercheurs, designers… et créatifs de tout poil.
Alors, pourquoi cette croyance absolue sévit-elle dans notre métier comme ailleurs ? On peut identifier deux raisons: L’une historique, l’élite pense, le peuple produit. Une discrimination qui assure un contrôle des richesses tirées des produits qui découlent des idées.
L’autre raison est la logique rassurante d’une approche linéaire qui nous permet d’envisager le monde comme une succession de micro-problèmes résolus grâce à ces 2 temps : la pensée puis la fabrication.
Le design, comme d’autres domaines où la conception est centrale peut difficilement se concevoir ainsi . Les aller-retours entre ces deux temps, ces deux états, sont les sources de nos progressions. Soyons au four et au moulin ! La pratique est à valoriser absolument. Bien sûr, en fonction de l’objet, du service, il est parfois difficile de réaliser de ses propres petites mains « l’objet »: S’il n’est pas question de revendiquer une autonomie sur toute la chaine de la création-production, l’idée centrale est bien de favoriser le temps du « faire » à travers le prototype.
Le prototype est notre sparing partner : un support de projection -parfois si difficile à vendre à nos clients- mais réellement crucial pour faire progresser le raisonnement, pour expérimenter : Pour se confronter à la réalité. Cette dernière, c’est d’abord notre regard devant ce premier résultat, mais tellement aussi le regard des autres : les utilisateurs.
Tests, prototypage, « centré-utilisateur », vocabulaire typique du design thinking / doing, ce sera l’objet de prochains billets !