Comment faire ?
Non, nous ne répondrons pas à cette question en 1 phrase.
Imaginons que nous choisissions de faire un film : quelques mots sur la méthode tout en vous gardant éveillé.
1. On imagine
Tout commence par une idée : s'imprégner de ce fameux objet, son histoire, son origine, sa matière… bref tout ce qui permet à nos cerveaux malades mais brillants mais malades, de créer des associations porteuses. Et hop un univers inoubliable ! Hop un concept fabuleux. Hop ! Hop. Concrètement, on discute beaucoup avec nos clients, puis ça prend la forme d'un synopsis et d'un moodboard.
2. On dessine
Imaginer un storyboard pour projeter l'univers d'un film par exemple. A ce stade, inutile d'avoir le produit entre les mains, juste L'IDÉE de l'objet suffit.
Premiers visuels intermédiaires pour le film Tambour Spin Time Air Quantum
3. On modélise
On réalise le tout en 3D. Là, nous échangeons beaucoup avec Fullscreen par exemple, notre studio 3d préféré. On fait faire des milliers d'heures de calculs à Philippe et on le remercie d'être aussi créatif et aussi bon en maths.
Image du film finalisé Tambour Spin Time Air Quantum
4. On enrichit
C'est la phase où nos motion-designers ajoutent une touche d'effets spéciaux plus vrais que natures et où nos Sound-designers donnent du corps à cet assemblage.
5. On rythme
Nos monteurs ont de la chance, c'est sous leur yeux -et un peu ceux du DA quand même- que se révèle le résultat. Reste à trancher, couper, rythmer, donner vie à cet objet pour qu'il s'épanouisse dans son univers.
6. Et voilà !
Voila la méthode globale. Si on s'attarde à présent un peu plus sur la première phase, celle où imagine ce résultat à partir de nos échanges…
Créer un univers
Avant tout, non aux packshots détourés, aux produits isolés, aux ambiances neutres.
Par exemple, parler horlogerie, c'est plonger dans un monde d'histoire, de culture, de savoir-faire. Un monde dans lequel chaque détail compte, car il est l'héritier d'une tradition : la forme, la moindre courbe, la plus petite vis « vient forcément de quelque part », rappelle un détail, une anecdote, un usage ancien.
L'ADN avant tout
C'est LE concept du luxe et de toutes les entreprises qui attachent de l'importance à la qualité ; parler de l'ADN, c'est parler de la filiation entre les produits, d'une forme qui donnera naissance à une autre forme tout en restant signifiante... C'est aussi parler de transmission, de patrimoine, de savoir-faire et tradition.
Quelques exemples ?
Il suffit de jeter un oeil à la page haute-horlogerie d'une certaine marque de luxe, dont nous avons réalisé tous les films pour cette gamme de produit (oui, tous ! À date du moins : c'est notre moment de gloire).
Le storytelling
La qualité coûte chère, et c'est un avantage quand on sait en parler.
Raconter la genèse d'un produit, les différentes étapes de sa conception, la façon dont l'équipe a surmonté les difficultés de fabrication mais aussi la relation d'un client avec son vendeur ou son bijou... les occasions ne manquent pas.
Mais on peut aller au-delà : la narration autours d'une création est toujours possible en s'appuyant sur la forme, la fonction, le concept, les références... On laisse courir notre imagination pour donner vie à une narration qui est / a été / ou aurait pu être / attachée au sujet. On présente les produits dans un contexte ou dans une situation qui raconte une histoire. Oubliez l'image de l'artiste qui vit les affres de la création dans sa soupente ! La richesse nait dans des échanges animés et concentrés : sur ce projet par exemple, le directeur artistique Alexandre Piriou a raffiné mainte et mainte fois ses idées avec Axel Liebe-Picard, le responsable de production coté client.
Les références
Un objet de luxe ne serait rien d'autre qu'un simple objet premium s'il n'y avait pas toutes ces choses qui lui apportent un supplément d'âme, tout ce qui transcende sa condition « d'objet utile » : une histoire on l'a dit, mais aussi une culture, des souvenirs partagés, un inconscient collectif, bref des références ! Ce sont tous ces détails qui enrichissent les relations avec les autres et avec les produits en établissant un lien de proximité : c'est le fameux « tu sais que tu habites à Cholet si... » ou le non moins fameux « t'as la ref ? » de vos enfants.
